background
Les articles de la catégorie : Politique

Conseiller municipal

Bonjour à toutes et bonjours à tous.

Aujourd'hui, j'ai envie de vous présenter différentes fonctions politiques. En effet, je juge que si beaucoup de personnes se désintéressent de la politique, c'est en grande partie car ils ne savent pas de quoi il en retourne. On l'a vu avec les cantonales. Pour débuter, je souhaiterai présenter la fonction de conseiller municipal. Cependant, plutôt que de faire un grand laïus, j'ai trouvé plus interactif de le faire sous forme d'interview. Je suis donc allé interroger un de mes conseillers mucipaux, Clément Delorme.


Donc avant d’aller plus loin, pourrais-tu te présenter un peu, dire qui tu es ainsi que ton parcours ?

Je m’appelle Clément Delorme, j’ai 23 ans, je suis statisticien de profession, et Conseiller municipal d’Oullins depuis le mois de mars. Je suis oullinois depuis toujours, et j’y ai étudié jusqu’à mon bac S, au lycée du Parc Chabrières en 2006. J’ai commencé à m’investir politiquement cette année-là, pendant la campagne présidentielle en 2007, et pour ma commune à partir de 2008, avec l’élection municipale.

Être conseiller municipal, c’est avant tout faire partie du conseil municipal. Quel est son rôle ?

Le Conseil municipal a pour rôle de gérer les affaires de la commune. C’est le plus petit niveau de représentation en France, et ce sont donc les élus les plus proches des citoyens qui y siègent. Le Conseil municipal n’a pas tous les pouvoirs, notamment si la commune appartient à une communauté de communes (le Grand Lyon pour Oullins). Il a tout de même la gestion de la voirie, de la propreté, des aménagements locaux, des écoles maternelles et élémentaires ou encore de la police municipale. Il subventionne des associations locales, culturelles ou sportives, et doit entretenir toutes les structures et équipements communaux, comme les gymnases ou les salles municipales, et l’ensemble des parcs et espaces publics.

Par la même, quelle relation a le conseil municipal avec le maire ? Par exemple, en cas de conflit entre le conseil et le maire, la situation est bloquée ou c’est le choix d’un des parties qui est exécuté (si oui, celui duquel) ?

Le Maire préside le Conseil municipal, qui est lui-même composé d’une Majorité et d’une Opposition, issues de l’élection municipale. Les règles de répartition des sièges assurent une large majorité pour la liste arrivée en tête (les trois quarts des sièges à Oullins), de façon à ce que la commune puisse être gérée efficacement.
Le rôle de l’Opposition est logiquement de s’opposer à la politique mise en place, et d’émettre des contre-propositions. Il s’agit pour elle de représenter la partie (minoritaire) de la population qui n’a pas choisi de voter pour l’équipe vainqueur de l’élection. Aussi, les conflits peuvent être plus ou moins marqués entre la Majorité, dirigée par le Maire, et l’Opposition.
Mais plusieurs groupes peuvent composer la Majorité et l’Opposition, suivant les listes en concurrence lors de l’élection municipale. Il peut donc y avoir des désaccords au sein même de la Majorité et au sein même de l’Opposition. Même si tout le monde appartient au même parti politique, tout le monde n’a pas forcément les mêmes opinions et des débats sont alors menés pour trouver des terrains d’entente, et définir une ligne commune.

Les élus doivent s’occuper de la vie dans leur ville. Je suppose qu’il y a des tâches bien définies que chaque conseiller municipal doit gérer ?

Les élus de la Majorité ont effectivement pour mission de gérer les affaires de la commune, et des adjoints, proposés par le Maire en tout début de mandat, sont élus par le Conseil municipal. Ils sont une dizaine à Oullins, comme dans la majorité des communes similaires, dont le Conseil municipal compte 35 sièges. Il y a également une poignée de Conseillers municipaux, qui ne sont donc pas adjoints, qui sont tout de même chargés d’une responsabilité, d’une « délégation ». Ils apportent donc un soutien aux adjoints dans la gestion de leur délégation. Quant aux autres conseillers municipaux, leur rôle est plus mineur et plus transversal, car s’ils peuvent apporter une aide ponctuelle sur tel dossier ou tel projet, ils doivent surtout donner leurs conseils. Ils doivent aussi faire preuve, comme les adjoints et les conseillers délégués, de présence lors des différentes manifestations sur la commune.
Un projet est d’abord élaboré par l’adjoint en charge du dossier, entouré des services concernés de la ville, voire d’élus ou d’acteurs locaux, dans le cadre d’un comité de pilotage, par exemple. Une fois ce projet prêt, il passe par une première instance : le « Conseil d’Adjoints », qui réunit, comme son nom l’indique le Maire et les adjoints de la commune. Les premiers avis sont collectés, et le cas échéant des modifications sont apportées avant le passage dans une deuxième instance : le « Bureau Municipal ». Cette fois, ce ne sont pas les seuls adjoints qui sont réunis, mais l’ensemble des élus de la Majorité. Là encore, des questions et des avis sont émis, avant le passage dans une troisième instance : les Commissions.
Tous les élus font partie de ces commissions, qui se réunissent avant les Conseils municipaux. Au nombre de cinq à Oullins, je fais personnellement partie de la commission « Affaires scolaires, Jeunesse et Sports ». Elle ne s’est réunie qu’une fois lors des six derniers mois. Il s’agit surtout de discuter les dossiers qui seront présentés au Conseil municipal, avec les élus de la Majorité bien sûr, mais également avec ceux de l’Opposition. Selon l’importance des dossiers, il peut être choisi de réunir toutes les commissions en une unique « Commission générale », où tous les dossiers sont discutés par tous les élus. C’est ensuite le temps du Conseil municipal, au cours duquel les textes sont votés.

Être conseiller municipal est-ce un travail à plein temps ? Ou bien, faut-il avoir un travail à côté ?

Être élu nécessite du temps, c’est incontestable, mais la quasi-totalité des élus locaux a toujours une activité professionnelle. À Oullins, seuls le Sénateur-Maire et le Député n’exercent plus leur fonction d’avocat, mais en raison surtout de leur activité parlementaire. Par ailleurs, si le Maire et les adjoints (voire les conseillers municipaux, selon les choix faits) perçoivent une « indemnité », on ne peut pas parler de « salaire ». En effet, le montant de l’indemnité, variable selon la commune, n’est pas comparable avec celui d’un salaire, et la philosophie n’est pas la même, puisqu’« élu » n’est pas un métier ou un travail en tant que tel, mais une mission que l’on exerce au service de l’intérêt général.

Parlons, si tu le veux bien, de l’élection. Comment sont élus les conseillers municipaux ? Par quel type de scrutin ? Pour combien de temps ?

Avec plaisir ! Comme je l’ai évoqué plus haut, les conseillers municipaux sont élus sur des listes, qui comptent autant de noms qu’il y a de sièges dans le Conseil (à Oullins, 35). Le nombre de sièges dépend naturellement de la taille de la population de la commune. Il y a deux tours à cette élection, qui a lieu tous les six ans. Les deux, trois, quatre listes arrivées en tête (ou plus, selon leur pourcentage) au premier tour sont qualifiées pour le second.
Si une liste réunit la « majorité absolue », soit plus de 50% des voix exprimées, elle est élue dès le premier tour. La répartition des sièges se fait toujours selon les scores obtenus par chacune de ces listes en présence. Pour garantir la parité des Conseils municipaux, les listes sont constituées alternativement d’hommes et de femmes. La personne en « tête » de la liste victorieuse est généralement élue Maire, lors de la première séance du Conseil municipal.
Me concernant, j’étais 29ème de la liste menée en 2008 par François-Noël Buffet. Nous avons gagné cette élection, mais seulement avec 27 sièges. Bien que co-victorieux, je n’ai donc pas intégré le Conseil municipal. C’est à l’occasion du décès d’une Conseillère municipale, que j’ai été appelé à la remplacer, car en cas de vacance (décès ou démission), ce sont les « suivants de liste » qui accèdent au Conseil. C’est pourquoi je suis devenu élu en mars 2011, en plein milieu du mandat.

Et pour ces élections, quels sont les critères à avoir pour être éligible ? Je suppose qu’il y a une limite d’âge mais y-a-t-il d’autres critères ? Par exemple, faut-il nécessairement habiter dans la ville ou faut-il nécessairement être membre d’un parti ?

On est éligible à ces élections dès sa majorité, c'est-à-dire 18 ans, quelle que soit sa position sur la liste. On peut donc être maire de sa commune à 18 ans. Le seul critère pour intégrer une liste (ou pour en mener une), c’est payer tout ou partie de ses impôts sur le territoire de la commune. Être locataire d’un simple garage peut donc théoriquement suffire pour être un candidat. Il faut signaler que pour une très grande ville comme Lyon, qui compte des arrondissements, on peut être élu d’un arrondissement sans nécessairement y habiter, puisqu’être lyonnais suffit, quel que soit l’arrondissement d’implantation du candidat.
Pour ce qui est des partis, rien n’est naturellement obligatoire. Chaque élection est ouverte à tous les citoyens, depuis l’élection présidentielle, jusqu’à l’élection municipale. Mais il est incontestable que nombre de listes sont bâties en fonction des proximités partisanes.

Passons un peu plus dans l’avis subjectif, pourquoi tu as voulu être conseiller municipal, quelles étaient tes attentes et ont-elles été comblées ?

Pour moi, être élu, c’est proposer ses services et s’impliquer au service de tous. Il ne s’agit pas de se couvrir de gloire, d’autant moins que les citoyens n’ont pas toujours conscience de l’abnégation et de l’investissement de leurs élus, qu’ils soient de droite ou de gauche, d’ailleurs.
Lors d’une élection municipale, lorsque l’on construit le projet, qu’on en débat, qu’on le présente et qu’on le défend, on se prend très facilement à en imaginer une réalisation simple et rapide. Aussi, pour moi qui étais encore novice, il était à la fois décevant et difficile de réaliser à quel point le « temps politique » était long, et combien de temps était nécessaire pour l’installation même d’une équipe, tandis que la moitié des élus l’avaient pourtant déjà été, avant 2008.
Mais au-delà, être élu, c’est la possibilité de faire nombre de découvertes et de rencontres. Le fonctionnement d’une collectivité, les fonctionnaires et le travail qu’ils réalisent, les différentes associations existantes et leurs activités, les élus de la ville et la gestion de la municipalité, … Je dois ajouter avoir aussi appris sur moi-même, depuis le forgement d’une conviction, jusqu’à la présidence d’une réunion, en passant par la négociation et la formulation d’une idée ou d’une question.

Mon site, c’est aussi et avant tout, un site d’informatique (notamment web), donc parlons un peu de ce domaine. Les élus doivent être à l’écoute de la population. Penses-tu qu’ils se doivent d’être présents sur la Toile (avoir un blog et/ou être actif sur les réseaux sociaux comme toi, par exemple) pour mieux pouvoir échanger, débattre ou au moins informer la population ?

La politique, ce n’est pas juste de la communication, mais elle en a besoin. Les citoyens ont besoin d’avoir des informations, ainsi que d’être écoutés. On parle beaucoup de la présence des élus sur les marchés, ce qui est une tradition dans nos localités, mais les marchés de demain, ce sera forcément Internet, et les réseaux sociaux.
Aujourd’hui, ce sont surtout les jeunes que les élus tentent de toucher par ce moyen, pour la transmission d’informations, le lancement de débats ou la signature de pétitions. Les commerçants, qui investissent de plus en plus la Toile également, constituent aussi un lectorat privilégié par ce mode de communication. Mais tout le monde n’est pas encore familiarisé avec cet outil, du moins pour la démocratie locale. Le Web ne peut donc pas être en 2011 un outil exclusif, mais il n’en est pas moins complémentaire, et ne doit surtout pas être négligé.

Quelles qualités, selon toi, faut-il avoir pour être conseiller municipal ?

Être Conseiller municipal, ou tout simplement élu, nécessite du temps, de l’implication, de l’énergie, de la conviction, et une grande ouverture d’esprit. Il faut de l’humilité pour considérer de pas tout connaître, ne pas tout savoir, et il faut être prêt à revenir sur ses a priori. Le contact avec les gens, c’est une « école des réalités ». D’autres élus pourront te répondre bien d’autres choses, suivant les ressentis de chacun, mais je crois que tous seront d’accord avec ma définition.

Personnellement, je n’ai pas d’autres questions. Aimerais-tu ajouter quelque chose ?

Simplement te remercier, Yann, pour ce coup de projecteur que tu consacre aux élus, dont le rôle est finalement bien méconnu. J’espère par mes réponses avoir répondu à tes questions, ainsi qu’à celles de tes lecteurs, et pourquoi pas, avoir fait naître des vocations.

Les sénatoriales 2011

Aujourd'hui, nous sommes le 25 septembre 2011 et c'est maintenant que se déroule les élections sénatoriales. Je vais donc vous présenter un peu ce qui se passe en ce moment et en quoi est-ce important.

Tout d'abord, commençons par l'essentiel, qu'est-ce que le Sénat? Le Sénat est la chambre haute du parlement français. Avec l'Assemblée Nationale, composée de nos députés, le Sénat a le pouvoir législatif. Autrement dit, ils peuvent voter des lois et contrôler ce que font les ministres. Ils votent également le budget de l'État et peuvent modifier la Constitution. Le Sénat est composé de plusieurs commissions, chacune étant spécialisée, dans la finance ou la culture par exemple. Composées de gens, en théorie, compétents dans leurs domaines, ces commissions analysent les projets de loi. C'est seulement une fois l'analyse faite que le Sénat tout entier peut voter la loi.

Si toutes les assemblées sont d'accord, tout va bien dans le meilleur des mondes. Néanmoins, ce n'est pas toujours le cas. Le texte fait alors des aller-retours entre les députés et les sénateurs allant de modifications en modifications jusqu'à ce que tout le monde soit satisfait.

Le Sénat peut également interroger un ministre de leur choix lors de séances de questions se déroulant une fois par semaine dans l’hémicycle. Ils peuvent également faire des commissions d'enquêtes afin d'approfondir une question.

Maintenant que l'on comprend mieux quel rôle joue le Sénat, revenons au sujet initial, les élections. Tout d'abord, le Sénat ne se change pas en un coups. Les élections se font en deux temps, on vote la moitié du Sénat tous les 3 ans. De cela, on en déduit aisément qu'un sénateur est élu pour 6 ans. 3 ans après l'année durant laquelle il a été élu, c'est l'autre moitié qui change et 3 ans après, soit 6 ans après son élection, il y a un nouveau vote pour sa moitié.

Et n'importe qui peut-il se présenter? Oui, n'importe qui peut être élu. Nonobstant, il y a une limite d'âge à respecter. Anciennement 30 ans, depuis la rentrée en vigueur de la loi n°2011-41 du 14 avril 2011, l'âge est abaissé à 24 ans.

Avec l'augmentation de la population, cette année, 5 nouveaux sièges sont à pourvoir, passant ainsi le nombre de sénateur de 343 à 348. Comme les élections s'appliquent sur la moitié du Sénat, cette année, 170 sénateurs seront nommés.

Mais je n'ai pas été appelé à voter, est-ce normal? Oui, en effet, car les sénateurs sont élus au suffrage universel indirect. Autrement-dit, ce sont les représentants du peuple, ce que l'on appelle les grands électeurs, qui votent. Ces grands électeurs sont les maires et les conseillers municipaux, ainsi que les conseillers généraux et régionaux et les députés.

Aujourd'hui, les élections concernent 38 départements métropolitains, mais aussi 4 départements d'outre-mer (Guadeloupe, Martinique, Mayotte, La Réunion) et 2 collectivités d'outre-mer (Nouvelle Calédonie, Saint-Pierre-et-Miquelon). Enfin 6 membres sont élus par les français hors de France, ils forment l'Assemblée des Français de l'étranger.

Voilà, j'espère que vous en savez désormais un peu plus sur le Sénat, son rôle et sur ce qui se déroule aujourd'hui. Pour plus d'informations, le site du Sénat est toujours là.

L'éducation scolaire

L'État doit assurer ses fonctions régaliennes, c'est-à-dire, entre autre, assurer la sécurité nationale, protéger ses citoyens et préserver un avenir pour la nation. Néanmoins, il semble que le spectre de la dette fait sombrer la qualité de ces fonctions dans les abysses. Notre dette grossit, on doit limiter les dépenses, des mesures doivent être prises, des économies doivent être faites. Et je suis totalement d'accord. Mais ces économies ne doivent pas être faites sur ces fonctions essentielles de l'État. Le nombre de gendarmes diminue et leurs conditions de travail se détériorent en conséquence, alors que l'insécurité augmente. Il en va de même pour les juges. Mais aujourd'hui, je vais m'attarder sur l'école.

Quel est le rôle de l'école? Le rôle de l'école est d'assurer l'avenir de la nation, s'assurer que nos enfants soient aptes, intellectuellement, à nous succéder. Ce sont eux la France de demain, ce sont eux qui composeront et feront, je l'espère, la gloire de la France de demain. C'est elle qui doit leur apporter la connaissance nécessaire pour leur évolution, c'est elle qui doit cultiver leurs savoirs, leurs projets, leurs envies. C'est également elle qui, en partie, nous forge à devenir un adulte responsable avec des valeurs solides. L'école est là pour offrir à n'importe qui, pauvre ou riche, une formation convenable.

Est-ce que nous voulons que nos enfants aient un avenir prometteur? Voulons-nous que nos enfants puissent avoir accès à une multitude de branches possibles (Bac générale, Bac professionnel, Fac, etc...) afin qu'ils puissent faire le métier qui leur plait et leur correspond? Bien sûr que oui que nous le voulons. Et pourtant, nous laissons inexorablement l'école se dégrader.

On remercie différents professeurs, on supprime des filières, on baisse les moyens des établissements publiques... Est-ce réellement ce qu'il faut faire? Sacrifier l'avenir des générations futures pour sauver la situation actuelle? Je ne crois pas. Surtout qu'il y a tant d'autres domaines où des économies nettement supérieures pourraient être réalisées. Je pense par exemple à la fraude sociale ou encore aux niches fiscales.

Je vois déjà les gens me reprocher d'être alarmiste et que malgré ces réformes, nos enfants auront toujours un avenir. Oui, c'est vrai, mais quel avenir? Ne nous le cachons pas, le niveau baisse! Et cela est tout à fait logique. Nous supprimons des professeurs, donc le nombre d'élèves par classe augmente. Et il est nettement plus dur pour un professeur de tenir une classe de 35/40 élèves plutôt que d'une vingtaine d'élèves. Il ne peut être attentif à tous. C'est donc une dégradation de notre environnement de travail. Quand on sait que l'on peut parler à son voisin sans se faire remarquer grâce à ce trop grand nombre d'élèves, faisons-le et ne suivons plus le cours. On supprime des filières, je suis exactement dans ce cas. Je suis dans une année charnière. Je suis dans la dernière promotion du BTS Informatique de Gestion (IG). Ce BTS est ensuite supprimé et remplacé par un BTS déjà existant et dont les exigences sont nettement moins élevées et où les heures de stages sont revues à la baisse. Avant j'avais le choix, maintenant, les générations que me suivent n'auront plus que ce BTS-là. Donc cela limite les choix, les cours ne sont pas exactement les mêmes, par exemple, ce nouveau BTS n'a plus de comptabilité, de gestion ni même de droit. On bride donc l'éducation et le savoir. Et enfin la baisse de finances entraine, bien entendu, des dégradations des conditions d'apprentissage.

Et les professeurs doivent faire mieux avec moins. Quel travail pour eux. Je plains les professeurs en particulier mais je pense également à toute l'équipe administrative qu'il y a derrière.

Le problème vient également du fait que, pour beaucoup de travails, il fait désormais un diplôme et bien souvent un baccalauréat (professionnel ou général). Bien que cela ne soit pas nécessaire, beaucoup d'employeurs le demandent. Et donc, nos politiques ont décidé de niveler par le bas. On va faire le bac en se basant sur le niveau des plus faibles comme ça, tout le monde l'aura et pourra travailler. Puis cette politique s'est propagée dans tout le système scolaire. À cela, je dis non.

Là, je vous vois encore objecter que ce n'est pas les professeurs et les moyens qui sont en cause mais les élèves qui n'ont plus envie de bosser. Eh bien, je vous remercie d'introduire la deuxième partie du problème, les élèves. J'ai partiellement traité une partie lorsque j'ai parlé des conditions de travail qui se dégradent. Mais il est vrai qu'à l'heure actuelle, il y a eu une immense banalisation de la violence. Et quand je parle de violence, ce n'est pas forcement physique, mais aussi moral. Les insultes, les menaces, les brimades... Là, il est question d'éducation en général. Et j'ai envie de citer un passage de La République de Platon que j'ai vu à mes cours de philosophies:

Lorsque les pères s'habituent à laisser faire les enfants,
lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles,
lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter,
lorsque finalement les jeunes gens méprisent les lois,
parce qu'ils ne reconnaissent plus au-dessus d'eux l'autorité de rien ni de personne,
alors c'est là, en toute beauté et en toute jeunesse,
le début de la tyrannie.
~Platon

Ce qu'il faut est restaurer la discipline et rehausser les exigences. Ce n'est plus aux professeurs de trembler. J'ai bien envie de mettre un dessin, caricatural certes, mais qui malgré tout souligne cette tendance. C'est un travail pour les parents et pour les professeurs d'inculquer à l'enfant une discipline, le respect, le goût du travail bien fait et l'effort, la soif d'apprendre. Il faut réapprendre à ces jeunes à se tenir en société et à respecter les consignes. Une fois l'ordre restaurée, les conditions d'apprentissage pour le professeur et les élèves seront optimales. Nous ne devons pas nous laisser aller au laxisme générale.

Là, vous me rétorquerez que vous avez assez de travail déjà, que vous n'y arrivez plus, que c'est déjà trop dur. Non, désolé, ce n'est pas trop dur. C'est simplement qu'actuellement, il y a plus de tentations entre l'ordinateur, les jeux vidéo, les SMS, etc.... Je ne dis pas que c'est mal, je passe d'ailleurs mon temps sur le PC. Mais je fais la distinction entre le travail et l'amusement. Après oui, il y a des professeurs qui ne nous donnent clairement pas envie de bosser. Tout d'abord, ce n'est pas une excuse et puis, tout simplement aller le voir, discuter avec lui et si vous avez trop peur, envoyer vos délégués. Ce n'est pas en disant rien que les choses vont changer. C'est pour cela que j'écris d'ailleurs ces articles, pour dire ce que je pense. Après s'il y en a que 2 qui lisent, tant pis, je continuerais à écrire ce que je pense pour peut-être qu'un jour, cela ait un écho.