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La Fed arrête son aide exceptionnelle en octobre

22 Aug

2014

Yann Bidon
ÉcritPar  Yann Bidon
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La Fed arrête son aide exceptionnelle en octobre

Attention, cours d'économie en approche.

Actuellement la fed (la réserve fédérale américaine) utilise l'ultime recours pour sauver le monde financier, le "quantitative easing". C'est la stratégie adoptée en cas d'extrême nécessité et depuis la crise, c'est celle employé par la fed (pour dire à quel point on était dans le pétrin). Tout simplement car c'est le "god mode enable" de la fed. En gros, la fed réinjecte masse d'argent (du dollar évidemment) dans l'économie. Comme ça, tiré de son chapeau, certains diront "faire tourner la planche à billet ", maintenant, c'est plus de la création numérique. La fed injecte à peu près 85 milliards de dollars par mois dans l'économie.

Sauf que bon, elle ne peut pas juste les créer comme ça. Y a un moment, faut le partager et c'est là que le quantitative easing intervient. Cela passe par 3 actions.

1) La banque centrale baisse ses taux directeurs.

Actuellement, les banques n'ont pas des milliards de dollars dans leurs coffres. Maintenant, la plupart de la monnaie est fictive, ce qu'on appelle la monnaie scripturale (en opposition à la monnaie fiduciaire) et est généré par la dette. Le scripturale représente plus de 90% de la masse monétaire mondiale. Une banque peut prêter autant qu'elle veut tant qu'elle a 8% de la somme totale des prêts accordés en réserve. C'est le fameux ratio Cook (même si maintenant, on utilise le ratio McDonough, le pourcentage de 8% reste sensiblement le même). En gros, si une banque à 8 milliards dans ses réserves, elle peut prêter 100 milliards. Ainsi plus la banque a des liquidités, plus elle peut prêté au cent-huitième-tuple aux entreprises et particuliers.

Ainsi, l'État donne aux banques, mais pas que. Plus les banques ont des prêts, plus elles ont des intérêts perçus. Donc les banques cherchent à prêter plus et donc a avoir plus d'encaisses. Ainsi, elles vont faire des emprunts (ce qu'on appelle du refinancement) auprès de la banque centrale. L'idée est que la banque centrale prête à un certaine taux et la banque reprête derrière avec un taux plus fort (faut bien qu'ils gagnent de l'argent). Donc plus le taux directeurs de la banque centrale et notamment le taux de refinancement (qui compose le taux directeur) est faible, en cas de quantitative easing, il va de 0 à 0.25%, plus les banques peuvent prêter avec un taux plus faible. Ainsi plus les gens vont prendre des prêts qui sera réinjecter dans l'économie pour faire des investissements, acheter une maison, consommer...

2) La banque centrale achète une partie des bons du trésors

En période de crise, on se tourne vers les placements les plus sûrs et le plus sûr est, comme je l'ai déjà dit dans mes articles, c'est les obligations d'État et donc les bons du trésors. C'est mignon de prêter à l'État mais du coup, cela a un effet d'éviction indirect (fuite de l'argent du domaines privés vers le public). En gros, on donne à l'État au lieu de consommer ou d'investir en bourse (auprès des entreprises donc). C'est bien de mettre de côté mais la banque centrale veut stimuler le privé. Donc qu'est-ce qu'elle fait? Elle achète les bons du trésors qui deviennent ainsi beaucoup moins intéressant car on a un acheteur direct et ce qui nous pousse donc soit vers la bourse soit vers la consommation.

3) La banque centrale assure les actifs toxiques

La banque a prêté à des entreprises mais leur situation n'est pas stable ou fragile et on ne sait pas trop si l'entreprise va pouvoir rembourser. Genre si elle coule, bon, on va pouvoir vendre ses biens et tout mais, il n'est pas dit que cela va arriver à rembourser notre dette. Ces prêts (ces actifs du point de vu de la banque) sont alors dits "toxiques" car très douteux. La banque centrale assure, voire parfois, rachète carrément, ces actifs douteux. Ainsi si l'entreprise coule, la banque est remboursée par la banque centrale. Cela pousse évidemment les banques à prendre plus de risques et à prêter plus.

L'idée de cette stratégie est permettre de relancer la consommation et l'investissement (en grugeant totalement les règles mais fuck, faut sauver le monde). Le problème est que cela a créé des bulles spéculatifs tout autour du dollar. Les gens prennent des risques fous à cause de cette politique qu'on a appelé du "dollar facile". On a prêté sur des paris, des trucs risqués à souhait. Et là, la fed vient d'annoncer qu'elle arrête cette stratégie. Il y en a qui vont perdre énormément. Car s'ils n'ont plus leur drogue (le dollar facile), le marché va chuter, engendrant des pertes. Et plein de petits bulles un peu partout sur le globe vont exploser.

Mais d'un autre côté, il fallait bien à un moment couper les flots et fermer les valves. Mais cela va quand même avoir des effets désastreux. On ne peut pas comme ça, de manière déraisonné, augmenter la masse monétaire de la sorte. Ça entraîne des dettes immenses et une économie sous morphine donc c'est une bonne chose d'arrêter mais est-ce que le marché est prêt... Telle est la question.

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