Le chômage des jeunes
Bonjour à tous,
On m'a récemment demandé mon avis sur le chômage des jeunes et la nécessité des diplômes. Vous trouverez ci-dessous ma réponse. Bonne lecture.
La nécessité des diplômes est inversement proportionnelle au nivellement par le bas effectué par l'Éducation Nationale depuis des années. Il y a des années de cela, avoir le bac suffisait à ouvrir pléthore de voies. Aujourd'hui, il n'est plus qu'une formalité administrative. Quand on voit les épreuves d'il y a 30 ans et celles de maintenant, un fossé les sépare. Et une partie importante de nos jeunes (pas tous heureusement), dans leurs présomptions d'enfants gâtés et assistés, se plaigne de la difficulté des épreuves (en référence aux pétitions et scandales de l'année dernière avec l'épreuve de math). Donc maintenant, si on veut se différencier et bien souligner notre intelligence, il faut faire des écoles supérieures et se ceindre de diplômes.
Tant qu'on n'arrêtera pas de baisser le niveau, même si on est très intelligent, la valeur du diplôme ne vaudra rien. Quand je vois que pour être caissier dans certaines enseignes, faut un bac minimum désormais, je ne peux être atterré par la valeur qu'on lui attribue. En France, on s'appuie beaucoup (peut-être trop) sur les diplômes. Mais c'est aussi car c'est la seule garantie (si on peut dire ça) d'un certain niveau de connaissances. Le problème est que le bac ne valant plus rien, alors les jeunes doivent prouver leur valeur dans le supérieur. Or, contrairement à l'école de la République, le supérieur n'est pas indolore pécuniairement parlant. Ainsi tout le monde ne peut pas forcément se permettre d'y accéder, sans s'endetter lorsqu'ils peuvent. C'est un renoncement de l'État.
Enfin, il faut aussi arrêter cette hégémonie du bac. Il n'y a pas que le bac dans la vie. Il y a tout un tas de filières techniques tout aussi enrichissantes professionnellement et financièrement parlant. Entre vivre caissier ou serveur avec le Bac ou artisan boucher/plombier avec un BEP, BTS, CAP, le dernier est plus profitable. On peut même être chef de son entreprise avec. Mais pour une raison inconnue et idiote, on exècre l'apprentissage, l'artisanat, les filières techniques.
Notre système étant ainsi, on a de plus en plus de jeunes, sans diplôme autre que le BAC et qui ne trouvent pas forcément du travail avec alors qu'ils ont des compétences, un savoir faire, de la sagacité. Le chômage des jeunes fait des ravages et cela est dû à un système scolaire inadapté.
Alors, l'État essaie de les aider. Avec des emplois aidés, des emplois jeunes, c'est de l’esbroufe sur le long terme. Avec le contrat de génération, à l'impact limité. Le statut d'auto-entrepreneur très pratique, car un auto-entrepreneur n'est pas un chômeur et sort donc des chiffres officiels mais combien d'auto-entrepreneurs jeunes sont précaires? inexpérimentés/peu voire pas formés pour être chef d'entreprise? Combien durent plus de 5 ans? Même 3 après que les avantages fiscaux des premières années disparaissent? Il faut pousser nos jeunes vers entrepreneuriat s'ils ont un projet, les incubateurs et les CCI sont là pour les aider.
Mais soyons franc, tout le monde n'est pas fait pour être chef d'entreprise, avoir un business model viable et équilibré, des stratégies commerciales et économiques à long terme..., ce n'est pas inné.
Ce qu'il faut surtout et avant tout, c'est faire revenir l'emploi en France. Et ce n'est pas par l'imposition massive que l'on fait peser actuellement sur les entreprises qui aident. On peut discuter plus longtemps sur les chiffres avec un comparatif européen comme l’impôt sur les sociétés, les charges patronales...
Mais ce n'est pas le but de la discussion.
On ne soutient pas les jeunes, on ne les aide pas. Alors forcément, ils rêvent d'étranger. C'est des enfants de la mondialisation après tout. On ne sait plus retenir nos cerveaux. Et c'est problématique car c'est eux l'innovation de demain. En étant débrouillard, il y a toujours moyens de réussir. Cela demande de l'abnégation, de la résilience et un moral de plomb. Il n'y a pas de clés, de recette miracle, c'est un défi. En France, on n'aime pas les riches, et on met à tort, tous ceux qui réussissent dedans. Entre les gosses de riches à la fortune imméritée et un entrepreneur qui s'est retroussé les manches, il y a une différence cruciale : la valeur travail. Une valeur qui se perd et qu'on ne respecte plus. Mais ça, c'est un travail à faire sur les mentalités, sur la société.
Mais la situation n'est pas inéluctable. Bon nombre de personnalités ont réussi sans avoir ne serait-ce que le bac. Vous trouverez une liste de ces personnalités ici : Personnalités sans BAC
Voilà ma réponse, il n'y a pas de recette miracle, d'astuce. C'est du travail, c'est long, c'est dur, mais quand on s'accroche et qu'on y croit, le résultat est souvent à la clé.
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Commentaires (6)
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20/05/2015 à 10h10
23/04/2015 à 17h04
21/04/2015 à 20h52