Le cerveau et le genre/sexe
Récemment, un employé de Google a rédigé un document de 10 pages décriant la politique de diversité de l’entreprise. Bien qu’il soulevât parfois quelques questions pouvant être légitimes, il créa un scandale par son discours et raisonnement empli de clichés, de stéréotypes et de remarques sexistes. Eh bien… je ne reviendrais pas sur l’affaire. Cela me sert juste de prétexte pour parler de notre cerveau et la différence entre sexe.
On entend beaucoup de choses dessus et j’aimerai y revenir dans un débat apaisé. Revenons donc sur certains préjugés. Fut un temps, dans l’armée américaine, on donnait des casques plus larges à mesure qu’on montait en grade pour montrer que plus on montait en grade, plus on était intelligent donc plus on avait la tête bien remplie et donc plus grosse, le plus petit étant donné souvent aux noirs (quitte à parler de la discrimination). Évidemment, cela n’est rien d’autre que fadaises et billevesées. Si la taille du cerveau était liée à l’intelligence, alors nous serons dominés par les éléphants et les baleines. Notre cerveau pèse 1.3kg, les grands cachalots ont des cerveaux de 8kg. Non, la raison de notre intelligence se trouve ailleurs. Ce qui compte n’est pas la quantité de neurones mais la qualité des connexions entre ces derniers. « Cela est-il déterminé à notre naissance et voué à décroitre ?». Là encore, loin s’en faut ! À notre naissance, seul 10% de nos neurones sont connectés, ce qui explique qu'on ne soit pas des plus doués à nos débuts. On développe les connexions inter-neurales en stimulant les différentes parties. Cela est dû à une incroyable propriété de notre cerveau qu’on nomme la plasticité neuronale. Ce dernier est capable de développer et modifier son réseau neuronal pour s’adapter en fonction des parties plus ou moins sollicitées. Par exemple, une étude à prouver que les conducteurs de taxi expérimentés avaient la partie responsable de la géolocalisation et de la géométrie dans l'espace beaucoup plus développée que la normale. De même, dès qu’ils arrêtaient de conduire pendant un long moment, durant leur retraite par exemple, cette partie régressait. D’autres études ont confirmé à plusieurs reprises cet effet. C’est donc par la stimulation, l’apprentissage et la pratique que l’on améliora nos capacités intellectuelles (d’où l’importance de faire des activités cérébrales régulières, tel que participer à mes jeux, énigmes et autres ). De là, il n’appartient qu’à nous de les stimuler.
« Mais les femmes sont plus à l’aise dans le domaine sentimental, émotionnel et dans la communication et les hommes sont plus dans la raison, l’adresse, et plus résistant aux stress comme le disait d’ailleurs cet employé de Google ». Allons, honoré lecteur, vous devriez savoir que les généralisations sont nocives. Il y a toute façon un bout de vérité là-dedans. Mais avant de crier au sexisme, qu’il soit bien dit que ce n’est pas dû à une prédisposition biologique. Bien que toute le monde ne remplisse pas ces cases et je ne m’aventurerai pas à mettre des gens dans de tels lieux communs, globalement, il se trouve que cette affirmation est plutôt vraie. Mais cela est uniquement dû à l’éducation qu’on leur a fourni qui est elle-même sexuellement orientée. Les garçons seront d’avantage pousser à faire des activités physiques tels que le sport et à jouer à des jeux-vidéos de tir / de combat ce qui va augmenter leur adresse. Au contraire, les filles seront plus orientées vers des activités artistiques et relationnelles avec les dinettes, les cours de danses, les arts, les poupées… Lorsqu’une fille va se blesser, on va être aux petits soins pour elle et on va faire en sorte qu’elle ne recommence plus, là où des garçons qui sont casse-cou seront encouragés à persévérer, faut qu’ils vident leur tremplin d’énergie. Lors d’un conflit, on attend plus d’un garçon qu’il se dresse alors qu’on viendra en aide à une fille en détresse plutôt que la laisser se battre par elle-même. Ce que je dis ici est un peu caricatural, mais je pense que vous êtes apte à saisir ce que je tends à démontrer. Notre éducation diffère à cause de notre sexe et va donc stimuler des parties différentes du cerveau. Et de fait, on sera donc plus actif dans ces parties là et c’est ce qui rend au global l’affirmation vraie. Mais le fait que ça dépende de notre éducation signifie également que c’est entièrement relatif à chaque famille et qu’on pourra très bien avoir des filles très raisonnables, sportives, actives et des garçons fleurs-bleus, maniant bien la communication interpersonnelle… Et quand je dis éducation, c’est plus global que celle dispensée par la famille, c’est vraiment tout ce qu’on a appris de la vie, de nos expériences passées et de nos erreurs passées notamment. Notre passé est le champ d’apprentissage de notre cerveau et ce qui l’a façonné. Et donc, certes, notre expérience de vie est influencée par notre genre car on n’agira pas forcément pareil en face d’une fille ou un garçon et nos attendus seront différents, mais ceci est purement le fruit de nos mœurs de société et il est totalement possible de s’en dépêtrer et de suivre un autre chemin. Ce n’est pas une fatalité et encore moins une prédisposition génétique. On veut nous construire comme cela mais en changeant de milieu ou de mode de pensées, on peut totalement changer notre cerveau. Il ne faut pas être manichéen. Il n’y a pas homme-femme. Chaque cerveau a sa singularité. Des chercheurs ont voulu étudié cela. On a mis des hommes et des femmes dans un IRM et on leur posa le même calcul cérébral. Les images cérébrales ont montré que chaque sujet a mobilisé son cerveau de manière différente pour aboutir au même résultat. Chacun a sa propre stratégie de résolution et sollicitera diverses parties du cerveau pour arriver à la même solution. Cela montre bien l’individualité du cerveau, il est propre à chacun et non pas juste propre au sexe comme certains pourraient le penser.
Donc soyez heureux, vous êtes unique et surtout vous pouvez développer ce que vous voudrez. Pour cela, il suffit d’apprendre et de souvent pratiquer. L’avenir vous est ouvert et fort de ces connaissances, arrêtez de propager ces clichés et légendes sur le cerveau
07/01/2018 à 15h34